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papillon

Today, I saw a butterfly crying. The rock on which it was perched seemed so far away from everything. In the middle of a huge meadow, despite the abundant wet grass, his eyes could only rest on the leafless trees at the entrance to the forest in the distance, lit by the sadly gray and cold sky. Forced to explore this immense world at the risk of losing his loved ones, he would like to live under a rock, with his friends, forever. He would like this incessant external journey to stop. What he wants is time for introspection. It is himself that he wants to explore.

But there was no butterfly. Nor even a meadow. I did not go outside.

Tomorrow, I would like to be able to cry. I want to feel that this body is mine as well as these wings that are just waiting to beat. To reach the forest. To overcome the apprehension of the darkness under these trees. My envelope is not the prison of my soul; it is my wounds, some of which are still open.

The world is not what I am. It is rigid, cold, inflexible. I am made of flames.

— Lexa


This text is originally written in French. For completeness, the authentic version is provided.

Aujourd’hui, j’ai vu un papillon pleurer. La roche sur laquelle il était posé semblait si loin de tout. Au centre d’une immense prairie, malgré l’herbe humide à foison, ses yeux ne pouvaient que se poser sur les arbres sans feuille à l’entrée de la forêt au loin, éclairés par le ciel tristement gris et froid. Forcé d’explorer ce monde immense au risque de perdre les siens, il aimerait vivre sous un caillou, avec ses amis, éternellement. Il voudrait que ce voyage extérieur incessant s’arrête. Ce qu’il désire, c’est du temps pour l’introspection. C’est lui-même qu’il souhaite explorer.

Mais il n’y avait pas de papillon. Ni même de prairie. Je ne suis pas sortie dehors.

Demain, j’aimerais pouvoir pleurer. Je veux sentir que ce corps est mien ainsi que ces ailes qui n’attendent que de battre. Atteindre la forêt. Dépasser l’appréhension de l’obscurité sous ces arbres. Mon enveloppe n’est pas la prison de mon âme ; c’est mes plaies dont certaines sont encore ouvertes.

Le monde n’est pas ce que je suis. Il est rigide, froid, inflexible. Moi, je suis faite de flammes.

— Lexa